Phase VII – LES REVELATIONS DE TSIRA NDONG-EXPULSION-MARIAGE
Pages 126 à 129Chap. 3 : EXPULSES ET REFUGIES CHEZ DES REFUGIES RWANDAIS

… À partir de ce jour de départ, ma fiancée et moi connaitrons des difficultés des plus atroces. Mais en même temps le Tout Puissant nous donnera aussi les moyens de nous en sortir. La fidélité de nos engagements envers Lui et envers nous-mêmes était la base de notre survie.

Ainsi, durant le week-end de grâce qui nous avait été donné, nous n’avions plus pleuré. Plutôt, étions positifs envers les gens qui nous expulsaient. Puisque nous n’avions ni matériel, ni mobilier à transporter, juste quelques vêtements que nous avions emballés dans deux valises et deux petits sacs. Le couple rwandais, dont la dame était notre condisciple de l’Université de Mudende, H.B. (photo), ayant appris cette expulsion, nous invita à aller d’abord résider avec eux en partageant leur petit local. Ils étaient des refugiés qui avaient bénéficié de la gentillesse d’une famille gabonaise habitant au quartier Cocotiers. Et mon ami d’enfance, H., très remonté du mauvais comportement de ceux qui nous avaient expulsés, avait préféré ne plus arriver dans cette maison. Il m’avait plutôt prêté son véhicule pour déménager nos effets.

C’est ainsi que le Lundi 3 Octobre 1994, au matin, j’avais emprunté son véhicule, pendant qu’il était au travail, à Bull-Gabon, pour ramasser nos effets. Il y avait du monde au salon où ma belle-mère était allongée sur le divan. Après une prière de remerciements à Dieu pour les 5 jours passés ensemble dans cette maison, nous lui avions demandé de s’occuper maintenant du reste car nous ne savions pas ce qui allait nous arriver. Nous n’avions ni travail, ni argent en partant. Les 4 petites valises étant introduites dans la voiture, ma fiancée et moi, bien habillés, comme si nous allions à une rencontre de travail, étions enfin prêts pour partir.

Nous étions alors entrés dans le salon pour dire au revoir à chacun, en commençant par les domestiques. Surpris de cette force de caractère, mes demi-sœurs avaient préféré quitter rapidement le salon. C’était difficile pour elles de nous regarder en face.

Nous étions alors entrés dans le salon pour dire au revoir à chacun, en commençant par les domestiques. Surpris de cette force de caractère, mes demi-sœurs avaient préféré quitter rapidement le salon. C’était difficile pour elles de nous regarder en face.

            Ainsi, debout devant ma belle-mère, dans le calme et le sourire, nous lui avions dit que nous étions en train de quitter la maison. Elle s’était levée brusquement et nous regarder avec beaucoup de peine en me posant cette question avec douceur : « Où allez-vous ? ». Et je lui avais répondu avec politesse et douceur : «Quelque part chez des amis ». Elle avait une voix tremblante, et ses mots étaient presque inaudibles, pendant que nous nous accroupirons pour l’embrasser chacun à son tour, d’abord moi-même puis ma fiancée, Marie Jo. Nous avions dit au revoir à une voix audible à tous ceux qui s’étaient rétractés dans leurs chambres. Avec un cœur joyeux, nous avions franchi le grand portail de cette somptueuse résidence en montant dans le véhicule.

… En quittant de la maison de mon père de la manière dont il m’avait instruit, je venais d’accomplir l’une de ses recommandations de 1990, les paroles d’un homme du Mvett, un immortel d’Engong, Assoumou Ella.

Ensuite, j’avais démarré le véhicule en direction du quartier Cocotiers de Libreville, où nous attendaient le couple ami de refugiés rwandais.  En effet, Dieu avait préparé un chemin surprenant pour cette expulsion. Eux et leurs hôtes gabonais nous avaient bien accueillis comme si nous étions des membres de leur famille.

… Qui pouvait prédire qu’un refugié rwandais allait héberger le fils d’un homme puissant et riche du Gabon, fils d’un grand DG et un homme puissant du Mvett!! Dieu merci qu’après avoir payé le billet d’avion de ma fiancée et d’autres dépenses pour son arrivée, il me restait encore un peu d’argent juste pour très peu de temps. Dieu fit un autre miracle de survie en nous permettant de bénéficier aussi des vivres et boîtes de conserve distrubés aux nécessiteux refugiés. Cette distribution était faite une fois par semaine aux refugiés rwandais à l’Hôtel de ville, juste à quelques mètres de là. Donc j’étais aussi devenu un refugié rwandais par défaut!…

(A suivre)