Phase VII – LES REVELATIONS DE TSIRA NDONG-EXPULSION-MARIAGE
Pages 124 à 125, Chap. 2 : MA FIANCEE ET MOI EXPULSES DE LA MAISON PATERNELLE (Le 26 septembre 1994)

… Ce même jour, après l’avoir installée à la maison, je l’avais amené le soir à l’église, où je pleurais pour elle, afin de dire merci à Dieu dans ce même endroit de lamentations. Puis, nous avions téléphoné ‘Le King’, ou ‘papa Ndong Philippe’ ou même ‘Tsira’, comme chacun pouvait l’appeler, pour lui confirmer de l’arrivée de ce prodige. Et Tsira Ndong était satisfait! Puis il m’avait dit de lui tenir informer de ce qui allait se passer par la suite. C’était comme s’il avait eu une autre vision sur moi mais n’avait pas voulu m’en effrayer.

Alors, le vendredi 30 Septembre 1994, soit à peine 4 jours seulement après l’arrivée de ma fiancée, une réunion de famille élargie dont on m’invitait à y prendre part avait été annoncée parce que c’était très important et urgent, avait-on souligné. Notons en passant que depuis son arrivée, je n’avais pas senti une grande elle joie dans la maison. Je sentais que quelque chose se préparait sans savoir de quoi il serait question.  

Lorsque le moment était arrivé, je fus appelé de me rendre au grand salon. Ne sachant pas de quoi il s’agirait, j’avais préféré demander à ma fiancée de rester dans sa chambre et je passerais après lui dire de quoi il était question. À ma surprise, j’avais trouvé qu’en plus de tous ses enfants, il y avait aussi la présence de S., la fille de mon père qui vivait là comme moi, et les enfants de Tsira: T. et A. Sans perdre du temps, il m’avait été annoncé que le point de cette convocation me concernait pour deux raisons essentielles : d’abord, qu’est-ce que Marie Jo faisait icie ? Et second, pourquoi ne suis-je pas reparti au Rwanda alors que j’avais déjà reçu de l’argent ? En conclusion, je devais faire mes bagages et quitter la maison! C’est-à-dire : Justin et Marie Jo devraient être expulsés!

Puis vint une froideur pour ceux qui ne comprenaient pas comme les enfants de Tsira, Sonya et moi. Pourtant le reste ne semblait pas être surpris. Croyant que c’était une blague, certaines personnes avaient posé la question de connaitre la vraie raison de cette expulsion qui ne cadrait pas avec l’orientation du défunt, Mais la réponse fut qu’il n’y avait pas de motif particulier, mais qu’on ne voulait plus simplement nous voir dans cette maison. A la question de savoir, ce que je devrais faire et où je devrais aller vivre avec cette fille (orpheline de père et de mère) qui venait à peine d’arriver? La réponse fût que c’était à moi de me débrouiller.

Alors, avec l’humour quelqu’un m’avait dit ceci: « Alors frangin, t’es viré! Tout est fait et il n’y a aucune négociation. Tu es un homme, tu es un immortel, alors démerde toi pour t’en sortir ». Toutefois, l’un d’eux demandait quand je devrais quitter la maison. Puis on lui repondit : dans deux jours seulement et pas plus.

Dans un calme et silence de Cathédrale, comme l’était mon père, j’avais pris de l’altitude spirituelle. Puis la réunion avait pris fin comme telle. Le Fils du Mvett et sa fiancée venaient donc d’être expulsés de la maison paternelle, mais avec un temps de grâce de 48 heures maxi. Il n’y a aucune explication, il faut quitter ce lieu. Puis j’étais allé trouver ma fiancée dans sa chambre pour lui annoncer la mauvaise nouvelle. Elle fut très surprise comme moi-même, puis nous étions tombés en larmes. Je n’avais plus assez d’argent pour survivre longtemps dans cette situation. Qu’allions donc nous faire ? Et pire, où aller vivre ? Nous avions pensé que les épreuves étaient terminées, or celle-ci semblait la plus pénible. Pourquoi Dieu nous abandonnait-t-il de la sorte ? Qu’avions nous fait de si grave contre lui pour mériter de telles humiliations ?

Me souvenant de ma rencontre privée avec mon père, je ne voulus pas en parler à ma fiancée. J’avais compris que le moment était arrivé tel qu’il me l’avait annoncé. J’avais repris mes sens comme un homme, un immortel, comme l’avait dit mon grand-frère, A. M.N.. Ensuite, je lui avais indiqué le comportement que nous allions avoir vis-à-vis d’eux : pas de larmes, pas de haine mais le sourire. Et Tsira avait été informé dans cette même soirée. Apparemment, il n’en était pas trop surpris, mais il avait failli pousser une grande colère qu’il maitrisa immédiatement. Il me dit de voir comment je pourrai gérer provisoirement cette situation entre-temps et il m’en parlerait la semaine qui suivait. Je n’étais plus rien aux yeux de beaucoup, puisque je ne possédais plus d’argent et mon carnet d’adresses avait disparu. Avec une orpheline et une étrangère entre les mains, sans aucun parent dans tout le pays, que ferais-je avec cette fille d’autrui ? Dieu nous avait-il réellement abandonné?
(A suivre)