Phase VIII –TSIRA NDONG, LE MVETT ET LA BIBLE
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Chap. 2 : TSIRA NDONG, AFRICAIN, PEUT-IL ETRE RECONNU PROPHETE EN OCCIDENT ?

Ne disposant pas d’une grande documentation sur la biographie de Tsira, je ne le comparerai pas à Ellen G. White qui dispose d’un arsenal d’écrits et d’auteurs en support à son personnage particulier béni de Dieu. Cette comparaison n’est pas utile pour établir qui des deux était plus avancé. L’objectif n’est pas de dresser le nord contre le sud, mais de laisser entrevoir l’acceptation que Dieu ait donné des révélations tant à ses enfants du nord (Europe, Amérique et Asie) qu’a ses enfants du sud (Afrique et Océan Indien). Je me contenterai donc de citer quelques éléments de mon analyse, son fils chrétien.

Ndong Ndoutoume Philippe, de son vrai nom, était devenu Tsira (le Père) Ndong Ndoutoume, après avoir incarné la position mondiale et universelle d’être le Maître du Mvett. Il est né le 14 Septembre 1928 au village Engongome, à une quinzaine de kilomètres d’Oyem, dans la province du Woleu-Ntem, au nord du Gabon, en Afrique Centrale. Père d’une grande famille, il était enseignant de profession puis devint un écrivain pour commencer la divulgation nationale et internationale de la culture du Mvett et de son art.

Pour avoir une idée de ce que Tsira disait au sujet du Mvett, voici ses propos : «Lorsque je chantais le Mvett, quand je jouais du Mvett, quand je disais le Mvett, je dansais, je vivais, je m’exprimais en toute tranquillité, en toute liberté. Mais quand je me suis mis à l’écrire, je me suis figé dans un crayon sur un bout de papier (…) Alors, si le Mvett se met à être joué sur du papier, quelle résonance aura-il donc ? L’auteur de ces propos arrive à supplanter l’écriture habituelle et produit une écriture à la fois poétique et narrative qui est tellement vivante et ne peut que nous émouvoir. Cet extrait de son texte intitulé « Tsira Ndong se présente lui-même » en est une merveilleuse illustration :

Tsira Ndong Ndoutoume Medzo’o metoulou,
Du village Engongome, de la tribu Yengui, la tribu des sangliers
Est allé à l’école des Blancs.
Tsira Ndong joue du Mvett sur du papier !
Un matin il s’est sauvé du village
Avec ses trois grands frères,
Trois Athomo : Athomo qu’on appelle Léon,
Athomo qu’on appelle Fabien,
Et Athomo qu’on appelle Émile ;
Ils ont emmené Tsira Ndong à l’école des Blancs
Ce matin-là, Zouga la mère de Tsira Ndong a pleuré
Son père s’est irrité ; qu’est allé faire Tsira Ndong à l’école des Blancs ?
(…) Ndoutoume Medzo’o a voulu aller reprendre son fils à l’école des blancs ; mais le commandant lui a
opposé des miliciens ; des miliciens armés de bâtons et de lianes qui tuméfiaient la peau. Et Ndoutoume
Medzo’o a abandonné son fils à l’école des blancs (…)
Mais un beau jour Tsira Ndong est revenu au village ; une
joie ce jour-là. Tout Engongome vibrait de tam-tams ! (…)
Et Tsira Ndong dit à son père qu’il voulait jouer du Mvett.
Je vous le dis, les oreilles de son Père ne le croyaient pas ;

Un enfant adopté par les Blancs peut-il jouer du Mvett ?En vérité, Tsira m’avait dit qu’il n’était pas contre ‘les blancs’, le nord, et il n’avait aucune haine contre eux puisqu’ils ne lui ont rien fait de mal. Il n’avait même pas de jalousie dans son cœur envers eux, même pas envers ses compatriotes ou ses propres frères, en particulier, le plus riche d’entre eux, mon père, Daniel Assoumou Ndoutoume, qui avait choisi ce côté de la vie, la richesse matérielle. Et il le soutenait très bien puisqu’il aimait son petit frère. Mais il n’acceptait pas que l’on lui dise que les blancs seuls ont le monopole du savoir, de la connaissance, de l’intelligence, et de la vérité sur le Dieu Créateur.

L’Africain, dans sa petitesse matérialiste moderne, en connait probablement même plus que l’on le croit, voire mieux, s’exclamait-il. Tout ce qui manque à l’africain, africain noir en particulier, c’est de prendre de bonnes décisions de se faire connaître. Certes, nous avons des cultures mystiques et sataniques comme ceux du nord en ont aussi, mais il y a des cultures africaines qui sont nobles, pures et qui exaltent le Dieu Créateur, tel que le Mvett. Il s’activait pour faire passer ce message par le  Mvett et un jour, l’Afrique se réveillera pour comprendre ;  probablement après son départ de cette terre, me disait-il.

(A suivre)