Phase III DEBUT DE SPIRITUALITE
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Chap. 5 : AMOUR ET LANCEMENT DE DEFI DE MON PÈRE

Après un moment de réflexion, il me regarda fixement et me dit quelques mots avec sincérité pour apprécier mon choix. Pour lui, si donc je suis convaincu que cette église a vraiment des enseignements différents de ce qu’il voyait et qu’il connaissait, et si cela pouvait m’apporter du bien dans le présent et dans le futur, que je pourrai vraiment arriver à découvrir le Dieu Créateur, appelé Eyo’o dans le Mvett, alors que je ne m’arrêté plus en cours de route.

Il y a effectivement ce Dieu Créateur invisible et mystérieux que je devrais découvrir. Il m’indiqua que malgré ce qui m’était arrivé avec l’Université, il me faisait toujours resté confiant pour un lendemain meilleur. Il y avait un mystère caché mais c’était d’abord à moi-même de le percevoir. Et il croyait que j’y arriverai certainement parce que j’étais un enfant intelligent, m’avait-il dit. Mon père me parlait en parabole, comme je l’apprendrai plus tard, il parlait comme une langue du Porc-épic, c’est-à-dire un langage codé.

C’était donc dire que j’aurai un jour à comprendre ce que je ne comprenais pas encore, parce que ce sera la rencontre avec le Vrai Dieu, le Dieu des mystères de la vie. En somme pour lui, j’étais le seul de ses enfants qui entrait dans cette belle voie, celle de la connaissance du Vrai Dieu. Alors, il m’invita à aller plus loin, plus confiant et sa bénédiction était sur moi.

À la fin de cette visite inédite, il avait ouvert un tiroir puis m’avait tendu un petit paquet d’argent de poche et m’embrassa avant de se séparer de moi. Très confiant désormais à un avenir sous la bénédiction de mon propre père, j’avais quitté son bureau après un au revoir convivial à sa secrétaire. Lorsque je fus hors de leurs bureaux, je m’étais arrêté à un endroit pour faire le point de ce qui venait de se passer. Dieu avait encore des surprises à faire en direction de mes moqueurs.

Au cours de cette rencontre, je sentais que quelque chose venait encore de se produire entre mon père et moi. Mon père venait de me travailler, ce dont on appelle dans ma langue : ‘Amane ma akom’, c’est-à-dire ‘il m’a béni’. C’était comme si une autre forme de vie venait de se mouvoir en moi. Je savais que mon père éprouvait un amour particulier envers moi dont lui seul connaissait les motivations. Mais je continuais à garder cet honneur avec discrétion pour ne pas créer de signe de jalousie vis-à-vis de mes autres frères et sœurs.

Pourtant il avait voulu me voir ingénieur, une qualification professionnelle dont un parent peut rêver pour un fils. Comment pouvait-il faire un tel virement à 180 degré au point de m’encourager à aimer la carrière de Dieu qui n’a aucun plan d’avenir humainement ?  Ses conseils avaient donc renforcé ma confiance en ce Dieu que je ne connaissais pas les contours et que je cherchais à découvrir au travers des enseignements reçus de cette Église, l’Église Adventiste du 7ième jour. Toutefois, je n’avais encore aucune idée d’où me conduira cette foi. Pour l’heure, je m’en allais continuer ma vie de vendeur de livres au quotidien avec cette question : Que me réservait cette vie incertaine ?

(FIN)