Phase III DEBUT DE SPIRITUALITE
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Chap. 5 : AMOUR ET LANCEMENT DE DEFI DE MON PÈRE

Après cette exclusion de l’Université en 1987 à cause de mon amour pour Dieu, mon quotidien était devenu très difficile. Il me fallait survivre puisque je n’avais pratiquement plus rien pour m’autofinancer avec une bourse coupée. Je sentais le monde s’écrouler de nouveau sur moi avec ses railleries. Pour ne pas me faire petit publiquement, j’allais souvent me cacher quelque part pour pleurer à grosses larmes où je demandais à Dieu quel mal j’ai fait pour mériter tout cela. Et quand tout était fini et les larmes séchées, je revenais devant le public sans que personne ne s’aperçoive de rien. Il me fallait supporter ces peines sans savoir jusqu’à quand.

Pourtant, je sentais au fond de cette douleur que je ne m’étais pas trompé puisque j’avais la conviction que l’Esprit du Dieu Créateur que je venais de rencontrer par le canal de Son Fils Jésus Christ, ne pouvait pas me laisser tromper de la sorte. Je sentais qu’il allait me confier une mission un jour dont je ne maitrisais pas la finalité. Afin de ne pas me laisser abattre par la douleur et le désespoir, je restais attaché à l’observation du Samedi, comme Sabbat de l’Éternel, et rien d’autre n’occupait mon attention en ce jour sacré.

Pour soulager mon désespoir, le pasteur de l’Église, M.J., celui que Dieu avait utilisé pour me conduire dans les études bibliques, me proposa de travailler comme Colporteur en attendant, c’est à dire vendre des livres sur la santé et les prophéties écrits par la prophétesse adventiste, Ellen G. White. Pour lui, cela me permettra aussi de participer à distribuer les livres importants qui parlent des choses qui doivent arriver avant la fin de ce monde. D’autre part, je pourrais rencontrer de nouvelles personnes et de me faire de l’argent de poche pour mes besoins personnels.

Et grâce à l’appui des sœurs A., H. et M., qui vivaient aussi la même épreuve de foi avec leurs parents, je fus encouragé à tenir le coup de cette nouvelle profession spontanée. Il me fallait circuler de bureau en bureau, d’une agence à une autre, d’un passant à un autre et tout ceci sous le soleil! Oui, sous le soleil et la pluie de l’Afrique Centrale avec un sac de livres à la main. Parfois je vendais bien dans une journée, parfois je ne vendais même pas un seul ouvrage. Or chaque vente me permettait de récupérer une commission et quand je ne vendais rien du tout, je n’avais aucune commission. Ce travail de colporteur me permettait également de mesurer ma foi chrétienne et ma confiance en Dieu. C’était vraiment un travail d’épreuves difficiles.

Ayant quitté l’Université dans un cycle qui allait pourtant me conduire inéluctablement à devenir un Ingénieur pour brusquement devenir un Colporteur, un vendeur de livres religieux, des moqueries et des railleries affluèrent de nouveau. C’était comme si je leur offrais une fois de plus une occasion en or pour se moquer de moi davantage. Mais contrairement à leurs attentes, je ne me gênais pas de faire cette vente de livres car j’étais heureux de le faire pour l’amour de Dieu.

(A suivre)