Phase VI – MES CATASTROPHES DE 1994

Pages 109-110
Chap. 3 : INVITATION ET VISION DE TSIRA NDONG SUR MA FIANCEE, sans nouvelle depuis 6 mois (Tsira était monté, dans les parvis Celestes, pour en changer avec EYO’O, le Dieu Créateur)

Aussitôt, mes larmes avaient cessé de couler car je n’en croyais pas mes oreilles. Mais au fond de moi, je me demandais si Tsira se moquait de moi ou s’il voulait simplement me donner du courage de croire qu’elle était en vie? Comment pouvait-il spontanément m’informer que Dieu lui avait montré dans une vision que ma fiancée était en vie et que je ne tarderais pas de recevoir cette bonne nouvelle? Etait-il donc un prophète, m’interrogeais-je ? Ou est-ce sa position de Maître du Mvett, cette pratique diabolique, pensais-je, qui lui permettait de dire avoir eu un contact avec l’Etre Supérieur, Dieu ?

D’où lui venait cette assurance de panser mon cœur si troublé ? Sans rejeter un tel espoir, j’étais plutôt resté stupéfait pour attendre ce fameux signe de la vie de ma fiancée, ma bien-aimée. ET puisqu’il  était le Maître du Mvett, l’immortel en personne, il ne me restait donc plus que d’attendre pour vérifier si une telle prophétie pouvait s’accomplir. Et dès lors, étant donné que j’avais étudié la Théologie, j’avais appris comment reconnaitre quelqu’un qui se dit prophète, Tsira venait de me mettre probablement au défi. Il savait que je comprenais ce que c’est qu’être un prophète. Il me fallait donc vérifier la fiabilité de ce personnage complexe qu’était Tsira Ndong Ndoutoume.

Après donc nos dernières embrassades et un baiser sur mon front, comme il l’avait fait le jour où je le quittais en compagnie Marie Jo, en Aout 1993, j’avais pris congé de lui. Mon retour à Libreville fut un renouveau départ de vie. Dans la maison de mon père, bien que vivant dans un climat inconfortable, j’avais toutefois senti une nette amélioration dans mon esprit. Ils savaient que je venais de passer plusieurs jours auprès de Tsira, une occasion exceptionnelle qui n’était pas donnée à tout le monde. En fait, je sentais que des gens me craignaient sans comprendre pourquoi, ni ce que je représentais réellement pour mes pères.

Toutefois, j’étais un peu surpris d’une chose à la fin de ce séjour. Je croyais enfin le voir faire des pratiques de sorcellerie tout grand féticheur ou sorcier : les fétiches ou les pratiques occultes. En effet, en y allant à cette invitation particulière, je me disais certain de découvrir la vraie face cachée de cet homme particulier et mystérieux. Puisqu’il était Maître du Mvett, cet art de culture Ekang difficile à pénétrer, je m’attendais certainement de le voir pratiquer certaines techniques occultes. J’étais d’ailleurs disposé à essayer de le faire avec lui, puisque dans ma jeunesse, j’avais déjà participé à des cérémonies d’invocation des morts. Et si Tsira invoquait les morts pour lui permettre de rester Maître du Mvett et qu’il m’y invitait d’y assister, j’étais prêt à le faire tout en étant chrétien.

C’était une occasion en or pour voir ce qu’il faisait en journée ou pendant la nuit. Mais hélas, pendant les trois semaines que nous avions vécues ensemble, je n’avais rien remarqué d’anormal en aucun jour. Il était plutôt toujours dans les livres soit en train de lire, soit en train d’écrire, parfois avec la porte de son bureau largement ouverte. Et il n’y avait rien d’accrocher sur un mur ou sur une table pour comprendre d’où il tirait sa puissance intellectuel et sa sagesse. J’étais donc resté sur la même faim : Qui était cet homme, Tsira Ndong Ndoutoume?

(Fin de cette épisode)