Le décès de Tsira me poussait donc à une réflexion personnelle de manière spirituelle. Loin de moi de tenter de faire une comparaison entre Moise et lui, car le premier cité est sans discussion celui choisi par Dieu pour délivrer son peuple de l’esclavage en Égypte. Moïse, muni de son bâton, avait marché avec Dieu puis il fut arrêté avant l’entrée dans la Canaan, la terre promise. Dieu choisi plutôt le jeune Josué pour achever ce périple dans l’allégresse et la délivrance totale de son peuple. Et les commentateurs bibliques donnent des explications suivantes :

Puis c’est la fuite d’Égypte avec des épisodes à grand spectacle capables de marquer durablement les esprits: la mer Rouge qui s’ouvre devant Moïse et son peuple et engloutit les troupes du pharaon lancées à leur poursuite. Et puisque Moïse, par son histoire aventureuse, ne pouvait apparaître que comme l’un des prophètes les plus importants de l’histoire des religions du Livre. En recevant directement de Dieu les “Dix Commandements”, Moïse devient celui qui symbolise la relation directe entre l’Homme et Dieu, la rendant ainsi possible aux yeux de chacun. Il est aussi celui qui a permis au peuple juif de fuir l’esclavage où il était tenu par l’empire égyptien. Il devenait donc un symbole de libération collective. Les Juifs continuent de commémorer cet épisode.

            Du cote du Mvett, dans Ekang, en Afrique, la mission de Tsira, muni de son Mvett qui chante et intercède pour tenir sa communauté, le peuple africain en haleine de courage et de patience, s’arrêtait là, devant son sépulcre à Oyem. Un continuateur était sorti des rangs de manière plus intellectuel par l’ecriture. Il s’agit du Shemsu Maat Grégoire Biyogo, nouveau savant africain, pour sauvegarder ces valeurs acquises. Cette délivrance s’oriente vers la libération de l’esprit par un apport divin pour la bonne gouvernance et la bonne démocratie.

Tsira m’avait dit que je recevrais de l’inspiration au moment venu et que le Mvett sera connu hors de notre région. Je m’étais dit que cette inspiration n’était pas à ma portée. J’avais d’ailleurs trop de problèmes à régler personnellement, et je ne voulais pas en rajouter. Tsira était allongé, Tsira était parti, Tsira m’avait laissé, Tsira m’avait tout dit, j’ai pleuré Tsira sans le pleurer, et personne ne voyait ma véritable douleur, sauf Tsira, Ntougou, Assoumou et Eyo’o lui-même, l’Immortel.

J’étais heureux de revoir tout le monde, tous, même ceux qui ne m’aimaient pas. Son fils, T.D’A., dont il m’avait parlé, puisqu’il était comme moi, né hors mariage mais dont la mère était du Sud du Gabon. J’étais heureux de faire sa connaissance. Bref, tout le monde était là, au départ de Tsira pour son repos. Puis à la fin des funérailles, le Fils du Mvett était de nouveau retourné à Yaoundé, poursuivre son parcours professionnel à la comptabilité dans cette institution jusqu’à ce que Dieu en décide autrement.