Phase VIII –TSIRA NDONG, LE MVETT ET LA BIBLE
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Chap. 5 : COMPOSITION D’UNE SEANCE DE MVETT

Dans la plupart des cas, les belles histoires racontées lors d’une séance du Mvett se tiennent généralement sous un corps de garde. Le diseur peut être debout ou assis à l’entrée de la salle de spectacle et porte sur lui de vêtements traditionnels pour la circonstance, sans gris-gris, ni tatouage, … Son habillement peut varier selon ses préférences mais c’est généralement un habillement très simplifié. Il tient dans ses mains le Mvett instrument et ne possède aucun manuscrit sous ses yeux pour raconter son histoire. Ce n’est pas nécessaire puisqu’il a déjà été inspiré ou avoir eu une vision.  

Le diseur doit être cohérent et intelligent; il doit raconter, sans hésitation, son histoire de manière orale et dans l’harmonie. Ce qui lui donne donc un caractère exceptionnel d’intelligence et de sagesse au diseur du Mvett. Tout ce qu’il raconte étant logique, il doit plaire à l’auditoire dans un rythme doux, harmonieux, de louange, sans violence de sorte à transcender l’Esprit du divin Maître. Dans son vocal, le diseur poussent des cris, rit, danse, danse, fait silence, arrange et s’assure que l’auditoire le suit par une expression spéciale qui revient à plusieurs reprises dans son discours disant : «Mélo me beigue!», qui signifie «que les oreilles écoutent!». Et l’auditoire lui répond simplement par : «Me beigue Mvett!», ce qui signifie : « qu’elles écoutent le Mvett ».

Quant à l’auditoire, il est diversifié. Il est composé de vieillards et de jeunes sans distinction de sexe bien qu’habituellement on retrouve plus les hommes, les femmes préférant suivre à distance, à la cuisine; mais avec l’évolution des mœurs, on retrouve aujourd’hui des femmes qui jouent du Mvett ou qui chantent du Mvett. D’ailleurs, Tsira Ndong me disait qu’il encourageait les femmes qui le peuvent d’en être impliquées.

Pour garder un bon rythme, permettant au diseur d’être en permanence en émoi par des pas de danse, l’auditoire doit l’accompagner par le battement de deux tranches de bambous ou par des paumes de main. Il écoute l’histoire avec assiduité, suivi des applaudissements, des petits cris et des rires. Tsira, Assoumou et autres diseurs du Mvett racontent que les échanges de gaité entre l’orateur et son public se fait dans une ambiance conviviale. De part et d’autre, il demeure une complicité réciproque entre eux. Par exemple ceci :

Je semé le vent
Oui
Je tire l’éléphant
Oui
Que les oreilles écoutent
Qu’elles écoutent le Mvett

 C’est donc toute cette symbiose de rythme qui rend le Mvett très agréable et spirituel car il enseigne, vivifie, éduque, prophétise, glorifie le Dieu Créateur, …Voici quelques images d’un conteur de Mvett et son auditoire :
(A suivre)